Assemblée nationale

Le rôle d’assistant parlementaire en circonscription

Thomas Montmessin est assistant parlementaire en circonscription pour un député de la majorité. Il revient pour Convictions sur son parcours et son métier.

Comment devenir assistant parlementaire en circonscription ? Pourrais-tu nous présenter ton parcours ?

Thomas Montmessin, 32 ans, 1 enfant. J’ai terminé mes études de droit public général à Lyon 3 en réalisant un stage auprès d’un Président de groupe politique du Conseil Municipal de la Ville de Lyon, il y a 8 ans. Le stage c’est transformé en emploi. J’ai participé à sa campagne électorale pour devenir député en 2017 et suis aujourd’hui son assistant parlementaire.

Quel est le rôle d’un assistant parlementaire ?

C’est très large et très interdépendant de la personnalité du/de la député-e pour qui l’on travaille et aussi de la commission au sein de laquelle il/elle siège. Pour moi, c’est avant tout rendre compte auprès de la population de l’activité parlementaire de l’élu-e. Puisque les avancées législatives ont une portée moindre si elles ne sont pas connues des administrés.

Mais plus globalement c’est à la fois faire de la veille juridique/d’actualité, travailler le fond des dossiers afin de permettre la concrétisation législative d’idées nées sur le terrain, et retranscrire l’activité du député, notamment sur les réseaux sociaux/newsletters.

Quelles sont les différences entre le métier d’assistant parlementaire à l’Assemblée nationale et celui d’assistant parlementaire en circonscription ?

Ma formation de juriste me permet de faire le lien entre le national (création de loi, ou enrichissement de propositions ou de projets de lois par le biais d’amendements) et le local.

Ceci étant dit, les différences principales sont le lieu d’exercice de l’activité (le Palais Bourbon est un lieu de travail exceptionnel) et le lien avec la population, qui est beaucoup plus développé en circonscription.

Le député pour qui je travaille a cette qualité de ne pas cloisonner son travail “parisien” et son travail en circo. Les tâches sont donc extrêmement variées, tant pour l’équipe en circo (2 ETP) que celle de Paris (1 ETP + un stagiaire).

Quelles études faut-il faire pour être attaché parlementaire ?

Il n’y a aucun pré-requis. C’est le député qui choisit ses collaborateurs, il “suffit” donc de répondre à ses besoins.  La majorité des Assistants parlementaires ont fait un parcours de Sciences Politiques, beaucoup ont fait du droit.

Quelles sont les qualités à avoir pour travailler dans le milieu politique ?

Esprit de synthèse, être curieux de l’actualité et être passionné par le fonctionnement des institutions et la politique en général. Le savoir être est aussi très important et il faut disposer d’une bonne expression, tant orale qu’écrite. Ces deux qualités sont également indispensables. 

Comment la covid-19 a-t-elle impacté votre façon de travailler?

L’apparition du télétravail ! Chaque membre de l’équipe (sauf le député) est en télétravail 2 jours par semaines, pour éviter que nous soyons tous réunis trop souvent. Les rendez-vous en permanence deviennent extrêmement rares et sont remplacés par des visios. 

Quel regard portes-tu sur ton métier ?

C’est extrêmement enrichissant ! ce métier demande de l’organisation et de l’efficacité. Les sujets sont vastes notamment du fait de la richesse de l’actualité pour laquelle un représentant de la Nation se doit de prendre position.

Certains aspects sont frustrants car soumis à la vie politique du groupe d’appartenance du député, ainsi tout n’est pas dépendant de la seule volonté du député employeur. Mais c’est aussi ce qui rend le “jeu” attrayant. C’est un milieu où le challenge est quasi perpétuel. L’aspect très immersif de cette fonction est aussi très important : en fonction de l’actualité, ou du délai de dépôt des amendements, le député doit pouvoir compter sur vous en dehors des horaires traditionnels de bureau. 

En résumé c’est un métier extrêmement complet, fait pour les personnes qui n’aiment pas s’ennuyer et qui acceptent de travailler “dans l’ombre”.

Peux-tu nous parler de la relation que tu entretiens avec ton député ?

Cela fait 8 ans que je travaille pour cet élu qui est député depuis 3 ans. Nos relations sont donc très particulières et, de fait privilégiées. C’est quelqu’un de très exigeant qui sait faire la part des choses. Il permet à ses employés de “couper”, ce qui est très rare à l’Assemblée Nationale.

Quelle est la chose dont tu es le plus fier ?

L’arrivée à l’Assemblée Nationale de mon employeur. J’ai été son directeur de campagne au printemps 2017 pour les élections législatives. Ceci étant dit, le développement de ses réseaux sociaux, autant que l’adoption des nombreux amendements déposés sont de réelles satisfactions.

Ces derniers sont souvent en lien avec la vie d’institutions locales (comme les écoles de production par exemple), nous avons porté des amendements notamment budgétaires afin de faciliter le développement de certains secteurs liés à l’éducation et la vie associative.

Quels conseils donnerais-tu à ceux qui souhaitent devenir attaché parlementaire?

Il faut voir ça comme une étape dans le parcours professionnel, comme un tremplin. Les compétences que vous acquerrez seront utiles dans beaucoup d’autres secteurs professionnels, mais il s’agit, de fait, d’un milieu instable puisque soumis aux aléas des élections.

Les collaborateurs parisiens sont moins soumis à ces risques puisque la connaissance fine du fonctionnement de l’Assemblée Nationale est une ressource importante pour un député, qui aura toujours besoin de quelqu’un passé par les bancs de l’AN. 

Travaillez votre expression écrite, soignez votre expression orale, approfondissez vos connaissances en matière de communication digitale, devenez expert dans un domaine particulier (sécurité, éducation, finances…) et les portes du Palais Bourbon s’ouvriront à vous. 


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